Je suis tellement immergée dans mon quotidien de maman full time avec des enfants full time a la maison ( merci les vacances), que je n’ai même pas réalisé qu’on était le 31 décembre. Et c’est tant mieux.
En général, j’aime faire une petite retrospective de l’année qui est passée. Repenser aux bons moments et essayer d’y puiser la force pour aller de l’avant.
Mais pas cette année.
Cette année que je ne peux qualifier de maudite, car j’y ai accueilli ma fille. Mon miracle, mon amour, ma bouée de sauvetage.
Cette année qui m’a volé mon père et ce qui restait de mon insouciance.
Comment arriver a concilier ces deux évènement qui s’opposent et essayer de faire sens. Pourquoi? Pourquoi moi? Pourquoi alors que je porte la vie, mon père perd la sienne? Comment arriver a se réjouir, à bien accueillir cet enfant alors que tout élan de bonheur ma quitté?
Il a pourtant fallu le faire, remonter les manches, sourire un peu, pleurer beaucoup. Donner le change, pour mes enfants et surtout pour cette âme à venir, que je me plaisais à croire dans les bras de papa, en attendant de nous rejoindre sur terre.
Le 11 octobre 2021 à15h01, naissait mon Olivia, celle que j’avais hâte de rencontrer, mais que j’avais peur de lier à ma douleur.
Et puis non, elle a fait sens, elle a tout imbriqué, et a trouvé sa place, a pansé mon coeur et m’a donné le courage d’avancer.
Quand je la vois, je ne pense pas à ce fatal jour de mai qui a vu mon monde éclater.
Quand je la vois, je n’émerveille de sa beauté et m’extasie de sa présence.
Quand je la vois, je sais.
Ma fille, mon troisième enfant, celle qui nous complète.
Alors quand je suis au fond du trou, quand le désespoir m’envahit et que je me noie dans ma peine. Quand je plonge dans les souvenirs et que mon être se brise, je cherche ses yeux et je m’y perd, et j’oublie quelques secondes. Assez pour me ressaisir.
Je ne ferais donc pas de bilan de 2021, et honnêtement, je n’attends pas grand chose de 2022. Je me considère déja extrêmement chanceuse d’avoir ma famille autour de moi. Si rien ne pouvait changer, ça m’arrangerait.
Bonne année à tous.